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ronald reagan - Page 2

  • Le Centre américain va-t-il faire deux fois l’Histoire de suite?

    Après Barack Obama, premier noir à occuper la Maison blanche en 2009, Hillary Clinton sera-t-elle la première femme à s’asseoir dans le fauteuil du bureau ovale en 2017?

    Si tel est le cas, ce sera l’occasion pour le Parti démocrate de faire deux fois l’Histoire. Mais aussi pour les centristes américains de faire coup double.

    Car Barack Obama et Hillary Clinton sont tous deux indubitablement du Centre et s’en revendiquent.

    Preuve, parmi tant d’autres: les attaques virulentes et incessantes de la gauche du Parti démocrate qui les trouvent «trop à droite» et celles de la droite du Parti républicain qui les trouvent «trop à gauche»!

    Plus sérieusement et plus profondément, si Obama a quelque peu donné une coloration «populiste» (qui signifie aux Etats-Unis, plus proche des revendications sociales du peuple, plus à gauche) à son discours depuis sa réélection face à l’intransigeance des républicains radicaux, il n’en demeure pas moins un homme du Centre.

    Il a maintes fois prouvé, par son positionnement avant et après son élection, qu’il défendait les valeurs et la vision centristes.

    En ce qui concerne Hillary Clinton, elle est depuis encore plus longtemps une femme du Centre, l’ayant constamment démontré par son action politique comme première dame des Etats-Unis pendant la présidence de son mari, Bill, comme sénatrice de New York, lors de sa campagne électorale de 2008 et lors de son passage à la tête du département d’Etat dans l’administration Obama.

    Les Pères fondateurs des Etats-Unis (ceux qui mirent en place le système politique et rédigèrent la Constitution) avaient dans l’idée de faire une démocratie centriste où le consensus devait systématiquement l’emporter afin d’éviter qu’un camp ne profite du pouvoir de manière outrancière et protéger les droits de la minorité par tout un mécanisme de pois et contrepoids que l’on appelle «check and balances».

    Si des hommes comme Franklin Roosevelt (démocrate, gauche) ou Ronald Reagan (républicain, droite) ont réussi, comme quelques autres présidents (de même que certaines législatures dominées par la gauche du Parti démocrate ou la droite du Parti républicain), à déplacer le curseur mis en place par les créateurs de la démocratie américaine, il est vrai que c’est le gouvernement «au centre» qui l’emporte dans la durée.

    Néanmoins, un gouvernement «du Centre» a été plus rare avec des personnalités comme Théodore Roosevelt (républicain) ou Bill Clinton (démocrate).

    Depuis le virage à droite du Parti républicain à la fin du XX° siècle, les centristes se trouvent essentiellement au Parti démocrate où ils sont bien représentés même si l’aile droite de ce dernier (les «blue dogs», courant de centre-droit) est en perte de vitesse.

    Quant à Hillary Clinton, les choses semblent se présenter sous des auspices que l’on pourrait qualifier de plus qu’encourageants.

    Largement en tête tant dans les baromètres de popularité que dans les sondages d’intention de vote, elle a déjà derrière elle de nombreux supporters qui s’organisent et organisent la machine de guerre électorale même si elle n’a pas encore dévoilé ses intentions pour la présidentielle de 2016.

    Ces dernières semaines, les médias ont encore un peu plus parlé d’elle puisque le temps électoral aux Etats-Unis est devenu quasi-permanent …

    Quoi qu’il en soit, elle semble être, non seulement la grande favorite, mais ne pas pouvoir être battue.

    Néanmoins, nous sommes encore à plus de deux ans et demi avant la prochaine élection et il peut se passer beaucoup de choses qui pourraient casser cette évidence.

    Rappelons qu’en 2008, elle était l’archi-favorite de la primaire démocrate ainsi que de l’élection présidentielle et qu’elle a trouvé sur son chemin un certain Barack Obama…

    De même, elle cristallise sur son nom la haine tenace de très nombreux républicains ultras, ce qui pourrait multiplier, lors de la prochaine campagne, le nombre de coups tordus, ces fameuses «boules puantes», à son encontre et dont on peut avoir un avant-goût de temps à autre.

    Il faudra également qu’elle soit à la hauteur. Même si cela semble une évidence pour une femme qui maîtrise la politique comme elle, rien n’est jamais gagné d’avance dans une élection présidentielle.

    Pour autant, Hillary Clinton a de fortes chances de devenir la première présidente des Etats-Unis (on ne voit pas qui pourrait, en tant que femme au jour d’aujourd’hui, avoir autant de chances qu’elle).

    Et si c’est le cas, l’on sera alors assuré d’avoir une vraie centriste à la Maison blanche dont un des proches conseillers sera un autre vrai centriste, un certain Bill Clinton…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Etats-Unis 2016: En attendant Hillary

    Les médias américains qui veulent de plus en plus avoir une élection d’avance, fourmillent de reportages, d’articles et de commentaires sur la prochaine présidentielle de 2016 et, surtout, sur la probable candidature à la primaire démocrate d’Hillary Clinton.

    Ancienne première dame (surtout ancienne principale conseillère de Bill, son mari président), ancienne sénatrice de New York, ancienne candidate malheureuse à la primaire de 2008 face à Obama (et, alors, ancienne favorite qui, il ne faut pas l’oublier, avait réuni plus de voix qu’Obama mais avait été battue à cause du mode de désignation du candidat démocrate), ancienne secrétaire d’Etat du même Obama de 2009 à 2013, son parcours politique est bien rempli et beaucoup de politiques s’en contenterait.

    Mais Hillary Clinton poursuit un double but: son ambition qui a toujours été grande (on dit que c’est elle qui était la plus capable de devenir président dans son couple avec Bill) et l’ambition de voir, enfin, une femme comme président(e) des Etats-Unis.

    Pour autant, rien n’est gagné pour elle si elle se décide à se présenter.

    Si elle possède déjà un grand avantage sur tout autre candidat démocrate en vue de la primaire et tout candidat républicain lors de la présidentielle, elle devra démontrer qu’elle n’est pas trop âgée pour le poste, qu’elle propose un programme consistent et non qu’elle est «juste» une femme.

    Sans oublier son positionnement centriste depuis toujours et encore plus marqué que celui d’Obama.

    Concernant son âge (elle aura 69 ans en 2016), il s’agit actuellement de l’angle d’attaque de nombreux républicains pour la disqualifier. Mais comme le note le site Politico, cela pourrait bien se retourner contre ces derniers.

    D’une part, parce que les séniors pourraient, dans les Etats-clés où ils sont nombreux (Floride, Ohio), voter pour elle et la faire gagner haut la main. D’autre part, parce que rien n’indique actuellement que cet argument pourrait avoir un effet négatif sur l’électorat en général (69 ans au XXI° siècle n’est pas «vieux»).

    Rappelons, en outre, que l’icône de la quasi-totalité des républicains d’aujourd’hui, est Ronald Reagan qui fut le candidat le plus vieux à être élu président des Etats-Unis et qui prit ses fonctions à 70 ans en 1981…

    Et puis, l’électorat américain est majoritairement féminin. Les Américaines verraient sûrement d’un mauvais œil que l’on essaye de jouer sur l’âge d’Hillary Clinton, ce qu’elles assimileraient à une façon détournée pour les misogynes et autres antiféministes de ne pas parler ouvertement de son sexe (comme certains racistes en 2008 parlaient de l’incompétence de Barack Obama).

    Bien évidemment, Hillary Clinton devra éviter d’être seulement une candidate. Même si cela lui rapportera un soutien puissant au-delà de l’électorat démocrate et même «independent», ce positionnement peut être, in fine, un désavantage si les Américains ne la voient uniquement que comme quelqu’un qui se définit par son sexe féminin.

    Mais ce reproche ne sera sans doute pas à l’ordre du jour quand on connaît son parcours politique et son implication forte dans la politique américaine par ses prises de position, par ses actes et par ses propositions.

    Une des forces d’Hillary Clinton est certainement son centrisme qu’elle a toujours affiché et revendiqué. Elle est ainsi capable de réunir sur son nom de nombreux «independents» (électeurs qui se disent ni démocrates, ni républicains) ainsi que nombre de républicains modérés (d’autant plus si le Parti républicain se choisit un candidat très à droite, ce qui est une probabilité non-négligeable).

    Pour autant, Clinton qui peut être définie comme plutôt progressiste en matière sociétale, plutôt conservatrice en matière économique et plutôt «faucon» en matière de politique étrangère, sera sans doute contestée par une partie de l’aile gauche du Parti démocrate qui l’avait déjà attaquée durement lors de la primaire de 2008 face à Obama, l’accusant d’être trop à droite (son vote en faveur de la guerre en Irak est un des thèmes récurrents utilisés par les «liberals» même si elle a expliqué que si elle avait connu la réalité exacte de la situation, l’absence d’armes de destruction massive par Saddam Hussein, elle ne se serait pas prononcée en faveur d’une attaque militaire).

    De l’autre côté, nul doute que les tenants du Tea Party (droite extrême), mettront en avant son soutien à de nombreuses causes comme le mariage homosexuel ou l’avortement.

    Quoiqu’il en soit, et même si son taux de popularité a baissé ces dernières semaines, Hillary Clinton demeure la favorite pour l’élection de 2016.

    Si elle parvenait à l’emporter, non seulement elle serait la première «Madam the President» mais elle serait une présidente centriste qui se situerait dans un prolongement de la présidence de Barack Obama sans en être, toutefois, son héritière.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Comment le Centre doit réagir à la «radicalisation» de la droite

    C’est un grand classique: un parti de gauche ou de droite qui se retrouve dans l’opposition est toujours plus idéologiquement marqué que lorsqu’il est au pouvoir. Normal, il se doit de réaliser une introspection après ses défaites électorales afin de retrouver ses racines et ses fondamentaux qui lui permettront de réaffirmer sa personnalité propre et de redynamiser sa base militante et ses sympathisants.

    Aux Etats-Unis ce fut le cas des démocrates après 2000 et c’est le cas du Parti républicain actuellement. Certains avancent même qu’aujourd’hui Ronald Reagan et George W Bush, deux anciens présidents pourtant accusés d’avoir été idéologiquement très à droite, n’auraient plus leur place dans la parti républicain tellement celui-ci a évoluer vers sa droite, sous l’influence du mouvement du Tea Party, afin de se présenter comme inflexible sur ses principes!

    En France, ce fut le cas du PS après 2001, c’est le cas de l’UMP depuis 2012.

    Néanmoins, au-delà de ce ressourcement idéologique «naturel» du à l’éloignement du pouvoir et à l’absence d’obligation de devoir gouverner de manière pragmatique et pour tous les Français, on peut se demander si ce que certains appellent la radicalisation de la droite française n’est pas plus profonde cette fois-ci, suivant en cela ce qui se passe dans la plupart des pays démocratiques, du Japon (avec Shinzo Abe) aux Etats-Unis (avec Paul Ryan ou Rand Paul) en passant par le Royaume Uni (avec David Cameron).

    D’autant qu’une forte résurgence nationaliste concurrence ces grands partis conservateurs sur leur flanc droit, avec le Front national en France, l’UKIP en Grande Bretagne ou le Tea Party aux Etats-Unis, suscitant d’ailleurs des débats houleux sur une possible alliance avec ces divers mouvements extrémistes.

    De ce point de vue, le discours de Jean-François Copé qui emprunte aux thématiques et à la rhétorique au Front national est assez emblématique de ce repositionnement de la droite, de même que les sorties médiatiques d’un Guillaume Peltier, ancien militant du Front.

    Non pas que cela soit nouveau à l’UMP si l’on se rappelle que Nicolas Sarkozy, pour affaiblir durablement le FN, avait repris les principaux thèmes du parti de Jean-Marie Le Pen afin de démontrer que la droite classique pouvait s’occuper de toute cette population en déshérence et de ses préoccupations.

    A l’opposé, il ne faut pas oublier qu’il existe une aile de l’UMP qui se bat contre les connivences et les possibles alliances entre droite et extrême-droite, emmené par François Fillon, notamment, mais aussi par Jean-Pierre Raffarin, pourtant allié à l’intérieur du parti à Jean-François Copé…

    Devant cette situation, quel doit être le positionnement des partis centristes?

    On se rappelle que lors de la dernière présidentielle, au moment où Nicolas Sarkozy a joué son va-tout face à François Hollande en droitisant parfois à l’extrême ses propos, ses alliés centristes tels Jean-Louis Borloo, Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde ou François Sauvadet, tous aujourd’hui membres éminent de l’UDI, ne se sont guère émus de ceux-ci, allant même jusqu’à les justifier.

    En revanche, François Bayrou et ses lieutenants du Mouvement démocrate avaient réagi vivement en condamnant ce qu’ils considéraient comme des dérapages préoccupants.

    Depuis, l’UDI a semble-t-il adopté majoritairement (mais pas unanimement, voir à ce sujet certaines déclarations d’Hervé Morin ou des membres du CNIP, parti membre de la confédération) un discours de défiance vis-à-vis de ces fameux dérapages à répétition comme ceux de Jean-François Copé, revenant à un positionnement beaucoup plus centriste.

    De son côté, le Mouvement démocrate puise dans cette radicalisation d’une partie de l’UMP la raison de son opposition actuelle à la droite et de son appel à voter François Hollande contre Nicolas Sarkozy aux dernières présidentielles.

    Cependant, il ne faudrait pas tomber dans l’excès inverse ce qui s’est parfois produit, tant du côté de l’UDI que du Mouvement démocrate.

    On n’enfoncera pas ici une porte maintes fois ouverte sur le fait que le Front national peut poser les bonnes questions mais en y donnant les mauvaises réponses.

    En revanche, adopter par principe une position soi-disant «modérée» ou «équilibrée» sur un certain nombre de problèmes qui touchent au fondement même de la démocratie républicaine , à la liberté, au respect, à la tolérance et au juste équilibre, ce n’est pas avoir un positionnement centriste mais plutôt une position de faiblesse face aux attaques de notre modèle de société en acceptant qu’il soit considéré comme amendable sans fin face à des revendications communautaires ou autres de groupes et de lobbies.

    Nous nous trouvons alors dans un relativisme et un renoncement qui, autrefois, nous ont amené à accepté qu’aux portes de la France, il y ait des régimes dictatoriaux qui ont semé la misère, la désolation et la mort dans le monde entier.

    In fine, le comportement des centristes devant les manifestations de cette radicalisation d’une partie de la droite doit être de la condamner fermement, de la contrer par un discours des valeurs à chaque fois qu’elle se manifeste ainsi que de rappeler sur quels principes se fonde cette condamnation.

    Mais celle-ci doit être faite sans tomber dans la critique systématique de la droite toute entière, ce qui serait totalement stupide, contreproductif et ne correspondrait pas à la réalité d’une droite qui, fondamentalement, n’est pas assimilable l’extrême-droite.

    De même, lorsque la radicalisation de la gauche se manifeste, les centristes doivent tout aussitôt la condamner et la contrer.

    Rappelons avec force que le Centre s’oppose à tout extrémisme. Ainsi, si l’alliance UMP-Front national est inconcevable avec une alliance centriste, c’est également la même chose pour une alliance PS-Front de gauche.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Elections américaines: lors d’un choix de société, on choisit autant que l’on élimine

    On a beaucoup dit que le choix de Mitt Romney par les républicains était surtout une volonté de se débarrasser de Barack Obama et de tout ce qu’il représente, sachant que l’ex-gouverneur du Massachussetts était le candidat conservateur plus à même de réunir une majorité d’Américains sur son nom lors de l’élection du 6 novembre, plus que les hérauts de la droite extrême ou du Tea Party comme Rick Santorum ou Newt Gingrich, par exemple.

    Si cette équation est un peu moins vrai pour Barack Obama, il est évident que nombre d’électeurs de gauche vont voter pour lui - alors qu’ils le considèrent avant tout comme un centriste voire un homme de centre-droit - afin de surtout éviter le retour au pouvoir des républicains.

    D’où l’affirmation de certains qu’il s’agit d’un choix par élimination, voire de second choix, ce qui ne serait guère enthousiasmant pour la démocratie (on a dit la même chose pour François Hollande face à Nicolas Sarkozy en France).

    Mais, quand il s’agit de choisir entre deux candidats représentant chacun un projet de société spécifique, on choisit autant que l’on élimine.

    Et ceci n’est pas infâmant pour la démocratie.

    Car même si beaucoup de républicains savent déjà qu’ils seront déçus par un président Romney, de même, nombre de démocrates le sont déjà par la perspective d’une nouvelle présidence Obama.

    Sans parler des «independents» de droite et de gauche qui sont souvent très critiques pour les candidats de leurs camps respectifs, sans parler, évidemment, des centristes.

    Pour autant, leur décision de se rendre aux urnes et de se déterminer pour l’un ou l’autre des candidats démontrent leur intérêt pour cette élection et pour l’avenir de leur pays.

    On a dit, avec raison, qu’en 2008 l’élection d’un démocrate à la Maison blanche était une quasi certitude, non pas parce que leur programme était extraordinaire mais parce que les Américains n’en pouvaient plus de la présidence de George W Bush.

    La victoire de Ronald Reagan en 1980 fut, d’abord, un rejet de Jimmy Carter qui, lui-même, arriva au pouvoir en 1976 sur fond d’affaire Watergate et de démission de Richard Nixon en 1974 qui avaient discrédité les républicains aux yeux de l’opinion.

    Celui qui l’emportera le 6 novembre prochain ne sera donc pas un président par défaut.

    En revanche, il ne lui faudra pas oublier qu’il a été élu dans des Etats-Unis polarisés et avec une marge très réduite.

    S’il veut être le président de tous, il devra, quel qu’il soit, agir avec prudence et modération pour ne pas élargir le fossé entre l’Amérique rouge (républicaine) et l’Amérique bleue (démocrate), dans un pays encore fragile et doutant sur ce que sera son avenir.

    Il s’agira certainement d’un challenge encore plus difficile que d’avoir gagné l’élection et démontrera sa capacité à être ou non un grand président.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Trois ans de présidence Obama: entre espoirs et réalités, un bilan centriste discuté

     


     

    Cela fait trois ans que Barack Obama est devenu le premier Afro-américain à être élu Président des Etats-Unis. Trois ans depuis qu’il a été porté en triomphe au poste de l’homme le plus puissant de la planète par des médias ayant perdu tout sens critique et un peuple extatique qui semblait vouloir expier, tout à la fois, une présidence de George W Bush au bilan calamiteux et un passé parfois honteux (l’esclavage puis la ségrégation raciale). Le pays semblait dire qu’il allait, à nouveau, porter haut et fort les couleurs de la liberté et du progrès, lui qui, depuis sa fondation est toujours demeuré une démocratie malgré les vicissitudes de l’Histoire, lui, la plus vielle démocratie du monde.

     

    Au-delà du symbole fort dans des temps troublés (la crise financière battait son plein alors que le pays était engagé dans deux guerres et voyait poindre la Chine dans son rétroviseur), il y avait aussi un homme qui clamait qu’il était bipartisan, voire «post-partisan», qu’il voulait le consensus et revitaliser le rêve américain pour que tous puissent avoir les opportunités de réussir tout en protégeant les plus faibles.

     

    Il y avait également une méthode - l’écoute, le dialogue et le débat avant la décision finale – ainsi qu’une intelligence unanimement reconnue.

     

    Elu dans sa quarantaine, le président a désormais cinquante ans et, au cours de ces trois ans, il a du affronter plus de tempêtes, au sens propre et au sens figuré pendant la durée de son premier mandat qui se terminera en novembre 2012 que la plupart des autres présidents américains (et nous parlons aussi ici des attaques personnelles particulièrement haineuses dont il a été constamment la cible).

     

    Tout ceci aboutira, soit à une réélection, soit à une défaite, l’année prochaine aux élections présidentielles. La première est toujours l’option la plus probable actuellement mais pas pour autant assurée au vu des problèmes que rencontre sa présidence, notamment en matière de faible croissance et de fort taux de chômage.

     

    Au niveau intérieur, aucun président n’a eu autant d’activités législatives même s’il est encore difficile de savoir ce qui demeurera de cette œuvre où l’établissement d’une assurance santé pour la quasi-totalité de la population côtoie la régulation du monde de la finance. Sans oublier les plans de soutien et de relance de l’économie qui ont évité au pays un marasme total sans pour autant faire redémarrer la machine productive autant qu’il l’aurait fallu.

     

    Au niveau extérieur, Barack Obama a beaucoup plus agi que l’on pouvait le penser. A la fin de l’année, l’armée américaine aura quitté l’Irak, le retrait d’Afghanistan est programmé, Ben Laden a été retrouvé et exécuté, Kadhafi a été chassé du pouvoir ainsi que Moubarak et Ben Ali et le crédit des Etats-Unis dans le monde a été en grande partie restauré (même s’il est nettement inférieur aujourd’hui qu’au début de son mandat). Et il a obtenu le Prix Nobel de la paix (sans doute un peu prématurément…).

     

    Mais il est une évidence sur laquelle Obama a du réfléchir en musclant son discours récemment et en choisissant d’être le président de la classe moyenne et des Américains qui ont du mal à boucler leurs fins de mois, ce qui fait l’énorme majorité de la population (majorité qui est, notamment, pour l’augmentation des impôts pour les plus riches).

     

    Cette évidence est qu’un discours consensuel et centriste en période de crise est attaqué sans relâche par les populistes aux propositions démagogiques et irresponsables qui trouvent une oreille bienveillante auprès d’une population angoissée et prête à donner ses voix à ces bateleurs d’estrade (alors même que les sondages plébiscitent une approche bipartisane…).

     

    Certains applaudissent à cette prise de conscience de Barack Obama, eux qui le voyaient se faire marcher dessus sans réagir. D’autres sont déçus de le voir utiliser les mêmes armes que ses adversaires. Mais tous font une fausse analyse. Sur le fond, le président des Etats-Unis n’a pas changé sa manière de gouverner et sa politique, au grand dam de ceux qui voudraient qu’il devienne un nouveau Franklin Roosevelt, oubliant un peu vite de FDR, personnage clivant et le revendiquant, a été incapable de réellement juguler la crise économique avant que celle-ci ne le soit, douze ans plus tard, avec l’entrée des Etats-Unis dans la Deuxième guerre mondiale.

     

    Dans la comparaison, il serait plus un mélange de Theodore Roosevelt et d’Abraham Lincoln, deux républicains…

     

    Reste que, sans doute, Barack Obama n’a pas réussi à amadouer Washington, lui qui venait (comme c’est souvent le cas des nouveaux élus) changer la capitale et ses mœurs politiques particulières. Cette incapacité à s’imposer face aux blocages et aux résistances de l’establishment lui coûte plus cher en termes d’images que de réelle paralysie dans son action même si, c’est vrai, depuis la victoire des républicains aux élections de mid-term en novembre 2010, ces derniers bloquent ses initiatives, notamment en faveur de l’emploi, préférant voir sombrer le pays que d’aider Obama de peur que cela lui permette d’être réélu! Car leur seule politique, c’est de faire du premier président afro-américain, un «one term président», le président d’un seul mandat.

     

    Les trois premières années de Barack Obama ont ainsi montré qu’un homme, aussi talentueux soit-il, ne peut réformer un pays où une partie des élites et de la population ont décidé de détruire plutôt que de construire, s’arcboutant sur des fantasmes et une idéologie extrémistes.

     

    Actuellement, au-delà de la personne d’Obama, les Etats-Unis ont besoin d’une classe politique prête à prendre des risques et à s’unir pour trouver des solutions aux grandes questions du moment (lutte contre le chômage, revitalisation de pans entiers de l’économie, limitation du pouvoir de nuisance des marchés financiers dues à certaines pratiques quasi ou réellement criminelles, refondation du système éducatif, solidarité des plus riches avec les plus pauvres, reconstruction de l’ascenseur social).

     

    Malheureusement, les clivages idéologiques instaurés sous la présidence de Ronald Reagan puis entretenus et augmentés par des républicains cyniques et assoiffés de pouvoir comme Newt Gingrich, Karl Rove, Dick Cheney et quelques autres rendent cette tâche quasi-impossible quel que soit le président en place, démocrate ou républicain.

     

    Les élections de 2012 montreront si les Etats-Unis sont condamnés à une lente perte de leur statut à cause de politiciens à courte vue ou si l’esprit américain peut encore soulever des montagnes.

     

     

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • Barack Obama, cet indécrottable centriste


    Les attaques contre Barack Obama après le compromis sur le relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis, voté, in extremis, par les Républicains et les Démocrates au Congrès ont été d’une rare violence. Et elles sont venues des deux bords de l’échiquier politique.

    Voilà un type faible, un homme politique inconsistant qui ne fait pas le poids, qui recherche obsessionnellement le consensus, qui ne veut pas prendre de risques, qui n’est pas capable de prendre des décisions difficiles et tranchées, qui n’est décidemment pas le «commandant en chef» dont la plus grande puissance mondiale a besoin. Un centriste, quoi!

    Le gros mot est lâché. Que ce soit aux Etats-Unis où les gens de gauche s’étranglent de colère devant ce renégat et les gens de droite se gaussent de ce président transparent. Que ce soit en Europe où ces mêmes gens de gauche se sentent trahis et les gens de droite découvrent un leader qui n’est pas le «leader du monde libre» à la mode Reagan ou à la mode George W Bush.

    Oui, Barack Obama est un centriste. Et, non seulement, il le revendique mais, en plus, il agit en tant que tel. Inconcevable!

    Cette «manie» centriste comme l’appelle le mensuel français proche de l’extrême-gauche, Le Monde diplomatique, le perdra, annonce tous les analystes et experts qui ont la particularité de se tromper nettement plus souvent que Paul Le Poulpe mais qui ont oublié une chose fondamentale… Barack Obama n’a jamais dit qu’il était autre chose qu’un homme du Centre et il s’est toujours présenté comme tel devant les électeurs en 2008.

    Et ce centriste, qui est voué aux gémonies depuis son accession au pouvoir par les gens de gauche et de droite (n’oublions pas les attaques outrancières dont il est victime depuis son élection), est pourtant celui qui, en à peine deux ans, a le plus réformé son pays de tous les présidents des Etats-Unis. De la réforme de l’assurance-santé à la réforme du système financier, il a accompli un travail législatif qui n’avait jamais été réalisé jusqu’à présent, même pas par Franklin Roosevelt et son New Deal ou Lyndon Johnson et sa Great Society.

    Il a mis en place le plan de sauvetage de l’économie («stimulus paackage») le plus important jamais vu dans le monde au moment où la «Great Recession» de 2008-2009 s’est abattue sur les Etats-Unis et le monde entier. Un plan qui, selon tous les économistes sérieux, a empêché le naufrage du pays même s’il n’a pas réussi à faire repartir la machine économique autant qu’espéré.

    En outre, il a mené, dans l’ombre la traque réussie d’Ossama Ben Laden qui a été tué lors d’un raid au Pakistan. Il est venu en aide à l’industrie automobile, pourvoyeuse d’emplois, qu’il a sauvé de la disparition. Il a mis fin à la ségrégation des homosexuels dans l’armée américaine. Il a presque terminé la guerre en Irak et va rapatrier une bonne partie des soldats américains d’Afghanistan. Il a nommé le premier représentant de la communauté hispanique à la Cour Suprême, Sonia Sotomayor, etc.

    Durant la première année de son mandat, sur les 502 promesses qu’il avait faites lors de sa campagne, Barack Obama en a réalisées 91 et a fait des progrès sur 285 autres selon le site PolitiFact.com.

    Pour un faible qui ne sait pas prendre de décisions, on repassera!

    Néanmoins, il est vrai qu’il existe une vraie incompréhension de qui est le «vrai» Barack Obama par une partie de la population américaine notamment pour nombre de gens qui ont voté pour lui en 2008. Ils n’ont pas compris ce qu’était le changement qu’il proposait alors, croyant qu’il allait révolutionner le pays ou, tout au moins, qu’il allait agir dans le sens qu’ils voulaient qu’il agisse.

    Ceci est dû, en partie, à la campagne du candidat Obama à la Maison Blanche et aux slogans qu’il a utilisés. Il avait ainsi joué intelligemment de ceux-ci en ne se présentant pas comme le vecteur principal de sa propre campagne mais en faisant que ce soit le «changement» («Change, we can beleive in») qui le soit. Un changement que chacun pouvait s’approprier pour en voir ce qu’il désirait («Yes, we can!»).

    Du coup, cette campagne, aussi géniale fut-elle en termes de communication, portait en germe cette incompréhension puis cette déception perceptibles chez de nombreux Américains.

    Pour autant, David Axelrod, le principal conseiller de Barack Obama, a toujours expliqué que le changement prôné par ce dernier s’appuyait sur trois piliers identifiables: réunir le pays, revitaliser le «bipartisan government» à Washington afin de donner une large place au consensus et lutter contre les intérêts particuliers. Un changement centriste.

    N’oublions pas, non plus, que, dans ses discours et ses déclarations, Obama est demeuré proche de sa vision de la politique et de celle des Etats-Unis, sans essayer de tromper qui que ce soit sur ses objectifs.

    Il a toujours professé une vision centriste de la politique, de l’économie et du rêve américain qu’il se proposait de revitaliser.

    En même temps, il a été pris dans la tourmente de la crise économique venue des inconséquences de son prédécesseur. Et l’on peut dire que Barack Obama, en décidant de s’attaquer sans attendre à cette crise dès la fin de 2008, a pris ses fonctions bien avant le terme de la présidence de George W Bush et de sa propre intronisation le 20 janvier 2009, endossant par là-même, les erreurs de ce dernier qui lui sont imputées aujourd’hui par de nombreux Américains qui, s’ils voient bien en lui celui qui a pris les décisions difficiles pour éviter que le pays ne plonge dans une crise encore plus profonde que celle de 1929 au moment où celle-ci se mettait en place, voient aussi en lui celui qui a pris les premières mesures controversées alors que celles-ci viennent de l’Administration Bush (comme le plan Paulson de sauvetage des banques) et que la crise a bien commencé sous le gouvernement de cette dernière (la crise des subprimes et le naufrage de ces mêmes banques qui s’en est suivi et qui étaient responsables de celle-ci).

    Barack Obama n’est pas le messie, ni de près, ni de loin, venu sauver les Etats-Unis de tous les maux comme l’a espéré une grande partie du peuple américain, même beaucoup de ceux qui n’ont pas voté pour lui.

    Cet investissement démesuré dans un homme qui pouvait symboliser la repentance des pêchers passés (l’esclavagisme et le racisme endémique du Sud) et, en même temps, le renouveau du rêve américain avec le retour de la grandeur et de l’opulence passées du pays, le tout dans une pureté morale aux idéaux professés depuis l’indépendance, ne pouvait que se fracasser devant la réalité de l’Amérique et du monde actuels.

    Une réalité que Barack Obama n’a jamais niée, bien au contraire. Pour lui, il était essentiel de faire prendre conscience aux Américains, du monde dans lequel ils vivent afin de pouvoir mettre en place les réformes responsables dont le pays a un urgent besoin.

    Réalisme, réformisme, responsabilité, pragmatisme, consensualisme sont les termes qui définissent sa gouvernance. Autant de termes d’une politique centriste. Autant de termes qui sont à l’opposé de ceux utilisés par les politiciens de droite et de gauche. Autant de termes qui ne vont pas de pair avec leurs clientélismes politiques destructeurs. Autant de termes qui, malheureusement, peuvent aussi plomber une popularité et même faire perdre une élection…

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme